L’HISTOIRE DU POP VALAISAN
Fondation du Parti Ouvrier et Paysan
En 1944, une section du PST-POP est lancée en Valais par René Duchoud. Elle se maintiendra jusqu’en 1990, date de la dissolution de la section de Martigny.
Un parti fortement associé aux luttes paysannes
Le POP valaisan fut fortement associé aux premières luttes paysannes qui revendiquaient surtout la possibilité d’écouler à des prix corrects le vin, les fruits et les légumes. C’est René-Albert Houriet, président du POP valaisan né dans le canton de Vaud, qui fut, en 1949, le fondateur et le premier dirigeant de l’UPV (Union des Producteurs valaisans). Cette organisation fut à la pointe des luttes autour de 1950 (grand rassemblement en 1949, « émeute de Saxon » en 1953). L’UPV prospéra (avec 4500 membres en 1955), et servit de modèle lors de la création de l’UPS (Union des Producteurs suisses), ancêtre du syndicat Uniterre. Dans le contexte de la guerre froide, Houriet en fut pourtant rapidement écarté en 1950, bien qu’il ait pris garde de ne pas inféoder l’organisation paysanne à son parti. Parallèlement à l’UPV, un parti paysan orienté à gauche, le MSI (Mouvement Social Indépendant) naquit à l’époque en Valais pour la défense combative des intérêts des agriculteurs.
Une lutte difficile dans un canton conservateur
La poursuite d′une cause juste
Malgré la faiblesse de ses scores électoraux, le PST-POP a toujours su rester présent et actif sur le terrain à l’échelle cantonale nationale. Ses sections ont également su jouer un rôle d’aiguillon pour un parti socialiste parfois somnolent. Le PST-POP a toujours lutté contre la «vie chère» (coût des loyers, des assurances maladie, des produits alimentaires, des transports publics, etc.) qui frappe les milieux modestes. Il s’est prononcé à réitérées reprises pour une refonte de la fiscalité en faveur des petits et moyens contribuables, notamment des familles avec enfants. Il s’est battu pour «une véritable retraite populaire», au lieu du système des deux piliers, et assurant à toutes et à tous une retraite décente. Il s’est opposé aux dépenses militaires exagérées. Avec le Mouvement suisse contre l’arme atomique, il a joué un rôle important dans le retrait par le Conseil fédéral du projet d’acquérir des armes nucléaires. De manière plus générale, le PST-POP a soutenu les initiatives en faveur de la Paix dans le monde. Il a lutté aussi pour la démocratisation des études, qui seule permet aux enfants issus de milieux populaires d’accéder aux études secondaires et universitaires. Il s’est lancé, plus récemment, dans de nouveaux combats, par exemple en faveur de la mobilité douce (transports publics, rail), et d’une agriculture biologique de proximité, de même que pour l’octroi du droit de vote aux immigrés installés.
Un nouveau départ
Depuis la fin du XXe siècle, les Valaisan-ne-s partageant les idées du POP adhérèrent souvent à d’autres sections cantonales du PST. Dans les années 2000, quelques militants, dont certains étaient membres ou proches du POP, lancèrent un petit mouvement appelé Gauche valaisanne alternative qui se battit notamment pour l’introduction d’un salaire minimum cantonal. A l’époque, une adhésion au PST ne semblait pas s’imposer à l’heure où l’on essayait de créer une force de gauche radicale unifiée au niveau national. Mais après l’échec de ce projet, la reconstitution du POP en Valais avait tout pour lui. C’est Fred Nouchi, conseiller général à Martigny et ancien membre du Parti socialiste, qui en prit l’initiative à l’automne 2019. L’enracinement paysan n’a pas été oublié à travers la collaboration avec Uniterre. Comme dans les années 1940-1950, le POP vaudois lui apporte ses conseils. Le POP Valais s’est aussitôt engagé dans les combats utiles à la population du canton, comme la référendum sur la réforme de la fiscalité des entreprises qui met en péril les dépenses publiques. Il recrute régulièrement des membres et des sympathisant.e.s. Il participe aux élections communales 2020 en présentant des candidat.e.s à Martigny, Monthey et Sierre. Il est prêt à mener avec dynamisme le combat d’une vraie gauche populaire au profit de toutes celles et de tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui créent la prospérité de ce pays et d’ordinaire n’en obtiennent pas la part qu’ils méritent.