À l’heure du déconfinement progressif, l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC) continue de naviguer en eaux troubles. Ce bâtiment flambant neuf traverse de nouvelles épreuves depuis l’annonce de pertes à hauteur de 18 millions de francs pour l’année 2019. Les cantons de Vaud et du Valais ont heureusement accepté d’injecter 80 millions francs dans le HRC pour assurer la pérennité des soins. Sous la pression des syndicats et du personnel, son directeur M. Rudin a démissionné. Nous saluons son départ et accueillons avec satisfaction l’arrivée ad intérim de M. Leyvraz, ancien directeur du CHUV.
Il est bon de rappeler que le HRC fournit des soins de qualité et répond aux besoins de la population. Il a parfaitement joué son rôle pendant cette crise du Covid-19. Ceci a été possible grâce à l’abnégation du personnel soignant, constamment mis sous pression, avec des conditions de travail parfois compliquées, des horaires irréguliers, etc. Nous tenons à remercier et à apporter tout notre soutien à ces travailleuses et travailleurs, qui méritent une revalorisation de leur travail et non uniquement des applaudissements.
Il est important qu’un audit soit réalisé, cependant les difficultés financières que traverse le HRC ne doivent pas amener à une diminution des lits, à une précarisation du personnel (diminution de postes, diminution de salaires ou dégradation de la CCT) ni à une baisse de la qualité des soins. Aussi, nous jugeons fondamental que cette nouvelle direction puisse établir un meilleur dialogue et une meilleure coopération avec le personnel pour récréer un climat de confiance. Ceci doit aussi se faire avec les syndicats, essentiels à la défense du personnel de santé, de ses conditions de travail et des CCT.
Nous pensons que le HRC devrait prendre exemple sur la gouvernance du CHUV, pérenne, efficace et sous la supervision directe des autorités. Si tel avait été le cas, un emprunt-surprise de 20 millions de francs n’aurait tout simplement pas été possible. Comment comprendre alors l’obsession de la droite de vouloir privatiser à tout-va, à l’instar du CHUV, la gestion des institutions publiques malgré leur bon fonctionnement ?
Les services publics sont essentiels au développement de notre société et au bien-être de sa population. Et pour cela, le POP estime que les hôpitaux en tant que service public, ne doivent pas être régis par les lois économiques du marché et de la rentabilité.