Communiqué de presse du Comité central PST/POP

Le Comité central du Parti suisse du Travail annonce le lancement de deux référendum et se solidarise avec le peuple grec

Cadeaux fiscaux pour les grosses entreprises à hauteur de deux milliards de francs annuel pour financer un démantèlement de l’AVS? Le Parti suisse du Travail s’oppose fortement à ces projets irresponsables. Lors de sa réunion du 20 juin à Berne, le Comité central du PST a ainsi décidé de lancer deux référendums.

Référendum contre la réforme de l’imposition des entreprises III
Pour le PST, la réforme de l’imposition des entreprises III (RIE III) ne peut être comprise qu’en lien avec la réforme précédente, la RIE II. Le 24 février 2008, le référendum contre la RIE II échouait de justesse avec 49.5 pour cent de non. En prévision de la réforme, le Conseil fédéral parlait de pertes fiscales de maximum 933 millions de francs. Trois ans plus tard, le 14 mars 2011, le Conseil fédéral devait admettre que la Confédération, les cantons et les communes devraient compter sur des pertes fiscales de plus de 7 milliards dans les années à venir. Le Conseil fédéral avait tout bonnement menti à la population avant la votation! C’est également l’avis du Tribunal fédéral : dans son jugement du 20 décembre 2011, on peut lire que le Conseil fédéral a « trompé les votants ».

Après cette tromperie, la réforme actuelle devrait mener à des pertes fiscales d’au moins 2.2 milliards par an. Il s’agit d’un nouveau cadeau aux grosses entreprises du pays. Nous rejetons catégoriquement la RIE III, parce qu’elle mènera à une détérioration des conditions de vie et de travail d’une majorité de la population en Suisse. Ceci est prouvé par la pratique et la réalité de la RIE II, qui a été financée par un démantèlement social massif. Il faut se rappeler en particulier des « réformes » des assurances chômage et invalidité, du démantèlement dans le domaine de l’enseignement et des services publics. Le PST est persuadé qu’il en ira de même avec la RIE III. Pour cela, il annonce qu’il lancera un référendum si la RIE III était acceptée par les Chambres.

Référendum contre la « Prévoyance vieillesse 2020 »
Un point important du projet du chef social-démocrate du Département fédéral de l’Intérieur Alain Berset est l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et l’abolition de la rente de veuve. Une mesure d’économie de l’ordre d’1,5 milliards de francs, justifiée par l’ « égalité ». Un argument inacceptable, quand on pense au fait que les écarts de salaires entre hommes et femmes restent considérables. Par ailleurs, il est fort probable que cette mesure ne constitue qu’une première étape vers une hausse généralisée de l’âge de la retraite à 67 ans pour tous, ce que réclame le patronat depuis la période de consultation sur la nouvelle loi.
Le fait de vouloir baisser le taux de conversion minimal du deuxième pilier est également particulièrement préoccupant. Ceci alors même que le peuple l’a très clairement rejeté le 7 mars 2010 par 72,8 pour cent des voix. Apparemment, le Conseil fédéral se fiche de cette décision du peuple. Ensuite, le « Paquet Berset » prévoit une augmentation de la TVA. Un impôt particulièrement anti-social, qui touche de la même manière les hauts et les bas revenus. Enfin, une importante baisse de la part de la Confédération aux coûts de l’AVS est prévu, ce qui mettrait à mal l’équilibre de cette assurance sociale exemplaire.

Le PST va combattre cette nouvelle attaque contre l’AVS de manière décidée et annonce le lancement d’un référendum, au cas où ce projet irresponsable du Conseil fédéral serait adopté au Parlement.

Solidarité avec le peuple grec
Bien que le gouvernement grec n’ai cessé d’adapter sa liste de réformes, l’UE, la BCE et le FMI s’entêtent à vouloir imposer des mesures drastiques qui devront être payées par la population et qui continueront à enfoncer le pays dans la crise et l’austérité. Le meilleur exemple de cela concerne les retraites. Selon le diktat de l’UE, celles-ci devraient encore être réduites, bien que 44,8 pour cent des retraité-e-s grecs reçoivent une rente d’un montant inférieur au seuil de pauvreté relative, qui se situe en Grèce à 665 euro par mois. Le PST exprime sa solidarité au peuple grec qui souffre depuis des années de l’austérité et dont les conditions de vie et de travail ne cessent d’empirer.

Le PST demande au gouvernement suisse d’être actif sur les questions d’argent sales sur des comptes suisses et de soutenir tous les efforts du gouvernement grec pour que cet argent soit soumis aux impôts normaux. Environ 800 millions d’euro ont été déposés sur des comptes en banque suisses par de riches grecs. Le gouvernement à Athènes perd ainsi des millions d’euros.

 

 

Parti suisse du Travail Bern, le 24 juin 2015